Karaté-Do

Le karaté (空手道, karate-dō) est un art martial japonais. Cependant, son origine est Okinawaïenne (l’île principale de l’archipel des Ryūkyū). Ile qui a longtemps constitué un royaume indépendant du Japon.

Il existe plusieurs styles de karaté:

  • le Shotokan-ryu,
  • le Wado-ryu,
  • le Shito-ryu
  •  le Goju-ryu.

Étymologie

En japonais, le kanji kara (空) signifie le « vide »,te est la main et, par extension, la technique avec laquelle on la réalise.  (道) signifiant « voie », karate-dō peut être traduit par « la voie de la main vide »

Présentation générale

Le karaté est une discipline martiale dont les techniques visent à se défendre, puis à répondre par une attaque (atemi) au moyen des différentes parties du corps : doigts, mains ouvertes et/ou fermée, pieds, coudes, genoux, ….

Pour acquérir la maîtrise de ces techniques en combat, l’enseignement comporte trois domaines d’étude complémentaires : le kihon, les katas et le kumite.

  • Le kihon (qui signifie « technique de base ») consiste à répéter des techniques, positions et déplacements.
  • Le kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et structuré de techniques « représentant un combat réel contre plusieurs assaillants » et ayant pour but la transmission de techniques, tel un livre vivant.
  • Et enfin, le kumite, ou combat. Il existe plusieurs formes de kumite. Cela peut aller de l’assaut codifié, à l’assaut libre.

Les différentes pratiques et styles majeurs du karaté

Plusieurs écoles ou styles différents se sont créés au cours du xxe siècle. Ils varient tous les uns des autres, dans bien des domaines : frappes, positions de combat, utilisation d’armes, applications martiales…

Les quatre grands styles officiels du karaté sont : le Shōtōkan, le Gōjū Ryu, le Wado Ryu et le Shito Ryu. Toutefois, au cours de l’histoire, nombre d’écoles ont été créées et ont grandi.

Shōtōkan Ryu

Shōtōkan-ryū est un style de karaté japonais fondé en 1938 et issu du Shorin Ryu d’Okinawa introduit par Gichin Funakoshi.

Il fut l’un des premiers à promouvoir cet art martial et fut choisi afin de représenter le karate-dō lors de la première démonstration nationale d’athlétisme à Tokyo en 1922, sur invitation de Jigorō Kanō, fondateur du judo.

C’est le fils de Ginshin Funakishi, Yoshitaka, qui fut à l’origine du style tel qu’on le connaît désormais

Gōjū Ryu

Le Gōjū-ryū est un style de karaté prenant son origine dans le Naha-te (puis Shōrei-ryū) d’Okinawa et fondé par Chojun Miyagi, en 1926. C’est ce dernier qui concrétisa le passage du Naha-te au Goju Ryu et qui décida de l’appellation. La véritable branche japonaise du Gōjū Ryu connut toutefois son essor avec un de ses élèves, Gogen Yamaguchi, un maître légendaire du karaté qui fut surnommé « le chat ».

Le représentant en France au sein de la Fédération française de karaté est maître Oshiro Zenei.

Wadō Ryu

Le Wadō-ryū est un style japonais de karaté créé en 1939 par Hironori Ohtsuka. Celui-ci était maître de ju-jitsu lorsqu’il découvrit le karaté sous la férule de Gichin Funakoshi. Il complétera quelques lacunes grâce à ses connaissances initiales et à la pratique du Shito Ryu afin de créer son style plus proche du budō. Initialement pratiquant de karaté Shōtōkan, Ohtsuka perçoit les limites de ce style après une sévère défaite que lui inflige un pratiquant de boxe chinoise. Il modifia le Shōtōkan original en développant un style moins rigide, visant à éviter les coups de l’adversaire plutôt qu’à les bloquer comme le fait le karaté Shōtōkan.

Shitō Ryu

Shitō-ryū est un style de karaté d’Okinawa créé en 1939 par Kenwa Mabuni. Le fondateur a été un élève brillant des 2 grands maîtres de l’île : Anko Itosu du Shuri-te, et Kanryo Higashionna (ou Higaonna) du Naha-te.

Kyokushinkai

Kyokushinkai (l’école de « l’Ultime Vérité ») est un style créé en 1964 par Masutatsu Oyama à partir du Goju Ryu et de quelques éléments du Shōtōkan. Le karaté Kyokushin est basé sur le combat au contact.

Gichin FUNAKOSHI

Les origines

Bodhidharma et le temple de Shaolin (l’origine mythique)

En 480 ou 520, un moine nommé Bodhidharma quitta l’Inde pour s’installer dans le monastère Shaolin dans le nord de la Chine.

La tradition affirme que les bonzes, faméliques parce que mal nourris, ne pouvaient supporter l’immobilité que leur imposait la méditation. Bodhidharma se souvint alors de diverses formes gymniques, plus ou moins guerrières, qu’il avait étudiées pendant son jeune âge sous la direction de son père. Ce dernier était en effet, en plus d’être roi, un haut initié de la caste des kshatriya et connaissait donc l’art du combat, proche de ce qui est, actuellement en Inde, le kalaripayat. Il mit donc au point une méthode connue sous le nom évocateur de « Nettoyage des muscles et des tendons, purification de la moelle et des sinus », le yijing kingyi suijing, parfois écrit i chin ching, méthode connue également sous les dénominations de )shi ba lo han she (shih pa loran sho et de ekkinkyo (ekki kin kyo jya) en japonais.

Cette méthode mi-gymnique, mi-martiale provoqua de nombreuses réactions, puisqu’elle était considérée par certains comme étant à l’origine même des diverses pratiques martiales réputées du monastère de la Petite Forêt, donc de la plupart des arts martiaux chinois, et ce faisant des origines profondes des arts martiaux japonais (bujutsu et budō).

La diffusion de ces enseignements a été possible lors de l’invasion du temple Shaolin qui a forcé les moines à fuir dans toute la Chine et donc à diffuser ces techniques, y compris aux delà des frontières par le biais d’échanges.

D’Okinawa au Japon

Après avoir été importé de Chine, le karaté a été développé et perfectionné dans le royaume de Ryūkyū, principalement à Okinawa. Les plus grands experts de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, dont Hanashiro Chomo, Chotoku Kyan, Azato Yasutsune (le premier maître de Funakoshi), Kentsu Yabu, Ankō Itosu (le second maître de Funakoshi), Chibana Chōshin (l’un des condisciples de Funakoshi), Gichin Funakoshi, Kanryō Higaonna, Chōjun Miyagi (disciple du précédent), Kenwa Mabuni (autre condisciple de Funakoshi), entre autres, sont tous originaires d’Okinawa. À part Kanryō Higaonna et Chōjun Miyagi, son disciple et successeur, tous les autres, sans exception, sont des disciples, directs ou indirects, de Sokon Matsumura (1809-1896).

En 1409, le roi Sho Hashi unifie les territoires d’Okinawa. Sous son règne se développe l’art du ti (ou te, ou di), cependant déjà présent chez les classes guerrières et nobles. Deux cents ans plus tard, soit en 1609, l’invasion de l’île par le clan Satsuma appauvrit la noblesse okinawaïenne, la contraignant à exposer une de ses dernières richesses : le te. Les armes sont encore confisquées par le nouveau gouvernement japonais ; cependant, les armes à feu ayant supplanté les armes blanches, l’autorité se soucie peu du contrôle des villageois. L’art martial des îles Ryūkyū (Ryūkyū no ti ou te) existait déjà, mais était enseigné en vase clos et n’est pas apparu à cette période. Aucune source historique ne justifie la pose arbitraire de la création du te à cette date : les classes paysannes ne repoussaient pas des samouraïs en armure et équipés d’armes à feu à mains nues et n’avaient pas accès au savoir du te. En revanche, les classes de guerriers, de la police, de l’administration (peichin) ou des nobles participent au développement du te. On remarque que les maîtres de cet art sont tous d’origine sociale aisée (marchands, nobles, officiers), pratiquant de ce fait entre eux.

Pour ces raisons, les classes aisées d’Okinawa ont adapté les méthodes de combat chinoises reprises sous le nom de Okinawa-te (nom donné au tō-de à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, en réaction à la domination japonaise) en développant des techniques de combat à mains nues. Te signifiant « main », Okinawa-te signifiait donc les techniques de combat à mains nues d’Okinawa. Dans le dialecte okinawaïen (uchinaguchi), le terme tōdi était également employé.

Bodhidharma

Source: Wikipédia

L’éthique du KARATE

Le mot « Bushido » se traduit en « Voie du guerrier« . C’est un code d’honneur et de morale traditionnel qui régit l’ensemble des arts martiaux, quelle que soit leur origine.

Le devoir de tout pratiquant, qu’il soit élève, dirigeant ou même enseignant, est de s’imprégner de ces principes afin d’être un exemple vivant et de transmettre l’intérêt moral des arts martiaux, ainsi que les règles de « bonne conduite » qu’ils visent à apporter. Le pratiquant devra être un ambassadeur de la discipline et de l’esprit auquel il se réfère.

 

L’enseignement du karaté traditionnel vise à former le caractère de l’athlète et promeut le respect de l’adversaire. Détermination, sincérité, effort, étiquette et contrôle de soi sont les règles du dojo. Bref, un véritable karatéka doit s’efforcer d’atteindre la perfection autant sur le plan philosophique que sur celui de la performance physique. Comme la surface polie du miroir qui réfléchit tout ce qui se trouve devant lui et de même qu’une vallée tranquille qui répercute même les faibles sons, l’élève du karaté doit évacuer de son esprit toute forme d’égocentrisme et de méchanceté afin de se concentrer pour réagir de la bonne façon à tout ce qu’il peut rencontrer sur son chemin.

 Gichin Funakoshi

 

Vous oublierez très vite ce que vous avez appris oralement mais vous vous rappellerez pour le restant de vos jours ce que vous aurez appris avec votre corps.

Gichin Funakoshi.

 

Le code de l’honneur de la morale traditionnelle dans le karaté-do est basé sur l’acquisition de la maîtrise.

Le dojo est l’endroit où un art martial est enseigné et appris, exercé et étudié. Le processus d’apprentissage serait extrêmement lent et défaillant si l’exercice du karaté était limité au dojo : le karaté exige temps et disponibilité, ainsi qu’un entraînement personnel sérieux et continu ; au-delà d’un simple exercice combinant le physique et le mental, c’est un mode de vie, par conséquent le karaté vous suivra hors du dojo, bien que sa présence ne soit pas toujours manifeste. Mais le dojo reste l’endroit le plus indiqué pour s’entraîner, sous le regard vigilant du senseï ou du sempaï. La conduite de tous les pratiquants aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du dojo est contrôlée par un code d’honneur, le DOJO KUN, et par 20 préceptes du karaté, le NIJU KUN, tous deux écrits par le Maître Fondateur Gichin FUNAKOSHI.

 

Dojo signifie le lieu où l’on recherche la voie, c’est aussi l’endroit où le professeur (senseï) partage sa connaissance avec ses élèves. Dans le Dojo, il faut laisser son « Moi » à la porte.

Une caractéristique de l’entraînement dans un dojo de karaté au Japon, qui n’est pas souvent rencontré en Occident, est la pratique de récitation du « kung » ou du code d’éthique à la fin de l’entraînement.

La forme peut varier d’un style à un autre, d’un dojo à un autre, mais en général les sentiments et les idées de base concordent dans le plus grand respect. Le « kung » utilisé dans les dojos de Sensei HIGAONNA (Goju-ryu) et Sensei KANAZAWA (Shotokan) à Tokyo, où les cinq préceptes étaient identiques mais pas présentés dans le même ordre ; est aussi le DOJO KUN utilisé par la Japan Karate Association.

En pratique normale, le dojo kun est psalmodié après une courte période de méditation (mokuso) à la fin du cours. La procédure normale est que l’élève le plus gradé récite une ligne et que le reste de la classe la répète jusqu’à la fin de la séquence.

Dans ces cinq préceptes, nous avons l’essence d’un enseignement qui permet au karaté d’être vu comme quelque chose de plus qu’une méthode de chahut aléatoire ou un sport de compétition moderne. Ceci est la moralité qui est nécessaire pour l’entraînement physique. Ignorer les convictions et les idées englobées dans le dojo kun aura à la longue un effet négatif, à la fois sur le pratiquant et sur l’évolution du karaté en général.

C’est simplement pour préserver ce chemin que le pratiquant s’exerce. Cette pensée fait de lui ce que beaucoup appellent au Japon un budoka. C’est sur sa position par rapport à cette maxime que l’on jugera avant tout sa valeur. La technique n’est qu’un moyen pour suivre cette voie, d’où la dénomination de Karaté Do. Appliquer une telle conduite demande une force intérieure très grande. Un corps fort donnera le mental fort nécessaire pour arriver à cet exploit. Cependant, il ne faudra pas oublier que l’on ne fait tout cela que pour retrouver un certain équilibre, une façon d’être dans la vie.

De nombreux sports de combat se veulent efficaces et le sont certainement en situations réelles ; elles en font même parfois la clef de leur école. La clef du Shotokan, comme l’appelaient les élèves de Gichin FUNAKOSHI est le développement de l’individu. Qu’il y ait efficacité ou non reste une chose secondaire mais conseillée et cela toujours pour l’épanouissement du caractère. Si une victoire en compétition ou une efficacité en self-défense font la fierté d’un pratiquant, ce n’est pas uniquement dans ce domaine-là qu’il sera jugé. La forme est vide dit l’adage Zen…Il est intéressant de détailler chaque précepte :

1 – Travaille pour perfectionner ton caractère

Il est instructif de noter que l’idéal ne donne pas la priorité à la force, la vitesse, le niveau technique ou l’aptitude au combat mais au perfectionnement du caractère de l’élève. C’est ce sur quoi insistait Maître Gichin FUNAKOSHI dans ses écrits ; il raconte une histoire dans laquelle il avait agi en tant que médiateur entre deux villages opposés. En gardant sa tête et en agissant de manière contrôlée et rationnelle, FUNAKOSHI proposa un compromis acceptable par les deux parties et la violence avait ainsi pu être évitée. Il considéra ceci comme une preuve que l’entraînement de karaté avait amélioré son caractère et l’avait rendu capable de trouver une solution pacifique.

 2 – Ait de la fidélité en cherchant la vraie voie

L’effort ici est que la « voie » doit être « vraie« , c’est à dire ne pas être une méthode de propre complaisance ou de faiblesse. Il y a de nombreux enseignants qui réclament de hauts gradés, ou niveaux … ceci sans aucune justification valable juste pour des raisons commerciales ou pour flatter leur ego. En résumé, ceux qui n’ont pas de fidélité en cherchant la vraie voie deviennent les victimes de leurs illusions.

 3 – Cultive un esprit d’effort et de persévérance

Traditionnellement un art martial n’a jamais été enseigné ou pratiqué simplement comme une forme d’amusement ou comme un divertissement, ainsi la patience est nécessaire si l’étudiant veut éventuellement apprendre tous les aspects de l’art correctement. Les répétitions incessantes, en apparence, des techniques de base, n’est pas un blocage à l’apprentissage, comme certains penseurs semblent le croire, mais il est aussi vrai qu’un tel entraînement n’est pas toujours très amusant. Un manque de persévérance signifie simplement que tout progrès s’arrêtera.

4 – Agit toujours avec bonnes manières

Dans un sens ce précepte répète et insiste sur le premier précepte. En agissant avec de bonnes manières nous n’envenimerons pas une mauvaise situation et pourrons en fait éviter une violence non nécessaire. Cependant, ceci ne doit pas être interprété comme de la faiblesse. Gichin FUNAKOSHI se rapporte à un incident dans laquelle il avait involontairement donné un coup de pied à un évadé condamné qui avait fini sa course dans la fosse d’aisance communale. En aidant la police locale à arrêter l’homme, il nous dit « Je sentais un profond sentiment de pitié pour lui, jusqu’à ce que les officiers me disent que c’était un évadé condamné avec un long passé criminel, et qu’il avait été condamné pour vol, et enlèvement. Alors mon sentiment de pitié s’évanouit ».   Manifestement, agir avec de bonnes manières peut être un processus réciproque, et ici nous voyons l’influence des enseignements de Confucius dans le développement des arts martiaux qui écrivait : « Vous rendez un préjudice avec netteté, mais vous rendez un bon mouvement avec un bon mouvement »

 5 – Retenir tout comportement violent et incontrôlé

Ceci semble être le dernier, paradoxe du karaté, mais ici nous avons l’essence de la moralité des arts martiaux. La force doit être employé à des fins moralement correctes, comme la self-défense ou la protection d’un innocent. Dans ce sens, les actions des moines de Shaolin en développant des méthodes de combat pour protéger leur temple ou lutter contre les bandits étaient moralement acceptables. Dans la même idée, vous protégez contre un bandit qui a instauré la violence n’est pas un acte répréhensible. Mas Oyama, le grand maître de karaté Kyokushinkai nous raconte un incident dans sa vie au cours duquel il avait été obligé de tuer pour se protéger : « Mais le préjudice que j’avais causé me poussa presque à abandonner le karaté à jamais. J’avais été attaqué par un bandit portant un couteau et je le frappais avec un ryuken (dragon head fist) sur la lèvre supérieure. Il mourut, laissant derrière lui une femme et un enfant. Je n’étais coupable de rien de criminel puisque je m’étais simplement défendu, mais j’étais profondément affligé que le karaté, que je n’avais jamais voulu utiliser sur quelqu’un à tort, avait amené la mort. J’avais des cauchemars de remords devant le destin de la famille de l’homme décédé. Finalement, je suis allé dans une ferme du district de Kanto où je travaillais avec cinq fois plus de force et d’enthousiasme qu’un ouvrier normal pour gagner de l’argent pour aider la veuve et son enfant. »

 

Le dojo kun montre le chemin vers le but ultime de l’entraînement, qui est la maîtrise de soi. Finalement, la technique n’a que peu d’importance, c’est l’esprit individuel qui doit être éduqué et discipliné. En suivant sérieusement les techniques inhérentes à ces apparemment simples principes, l’étudiant peut commencer à faire des progrès vers la Voie des arts martiaux.

 

De nombreux sports de combats se veulent efficaces et le sont certainement en situations réelles ; ils en font même parfois la clef de leur école. La clef du Shotokan est le développement de l’individu. Qu’il y ait efficacité ou non reste une chose secondaire mais conseillée et cela toujours pour l’épanouissement du caractère. Si l’exécution de certaines techniques peut sembler compliquée, trop dure ou illogique, cela signifie que l’on ne voit dans le Karaté qu’un art de bagarre et que l’on n’a pas choisi l’école la plus appropriée pour cela, puisqu’en Shotokan, c’est la personnalité que la technique se veut de développer. Si une victoire en compétition ou une efficacité en self-défense faisaient la fierté d’un pratiquant, ce serait la même chose.

Les 9 vertus :

L’Honneur : MEIYO :

C’est la qualité essentielle. Nul ne peut se prétendre Budoka (guerrier au sens noble du terme) s’il n’a pas une conduite honorable. Du sens de l’honneur découlent toutes les autres vertus. Il exige le respect du code moral et la poursuite d’un idéal, de manière à toujours avoir un comportement digne et respectable. Il conditionne notre attitude et manière d’être vis à vis des autres.

 La Fidélité : CHUTES :

Il n’y a pas d’honneur sans fidélité et loyauté à l’égard de certains idéaux et de ceux qui les partagent. La fidélité symbolise la nécessité incontournable de tenir ses promesses et remplir ses engagements. La fidélité nécessite la sincérité dans les paroles et dans les actes.

 La Sincérité : SEIJITSU ou MAKOTO :

La fidélité nécessite la sincérité dans la parole et les actes. Le mensonge et l’équivoque engendrent la suspicion qui est la source de toutes les désunions. En karaté-do, le salut est l’expression de cette sincérité, c’est le signe de celui qui ne déguise ni ses sentiments, ni ses pensées, de celui qui sait être authentique.

 Le Courage : YUUKI ou YUUKAN :

La force d’âme qui fait braver le danger et la souffrance s’appelle le courage. Ce courage qui nous pousse à faire respecter, en toutes circonstances, ce qui nous parait juste, et qui nous permet, malgré nos peurs et nos craintes, d’affronter les épreuves. La bravoure, l’ardeur et surtout la volonté sont les supports du courage de ce courage.

 La Bonté et la Bienveillance : SHINSETSU :

La bonté et la bienveillance sont des marques de courage Elles nous poussent à l’entraide, à être attentif à notre prochain et à notre environnement, à être respectueux de la vie.

 La Modestie et l’Humilité : KEN :

La bonté et la bienveillance ne peuvent s’exprimer sincèrement sans modération dans l’appréciation de soi-même. Savoir être humble, exempt d’orgueil et de vanité, sans faux-semblant est le seul garant de la modestie.

 La Droiture : TADASHI ou SE :

C’est suivre la ligne du devoir et ne jamais s’en écarter. Loyauté, honnêteté et sincérité sont les piliers de cette droiture. Elles nous permettent de prendre sans aucune faiblesse une décision juste et raisonnable. La droiture engendre le respect à 1’égard des autres et de la part des autres. La politesse et l’expression de ce respect dû à autrui.

 Le Respect : SOON CHO :

La droiture engendre le respect à l’égard des autres et de la part des autres. La politesse est l’expression de ce respect dû à autrui quelles que soient ces qualités, ses faiblesses ou sa position sociale. Savoir traiter les personnes et les choses avec déférence et respecter le sacré et le premier devoir d’un BUDOKA car cela permet d’éviter de nombreuses querelles et conflits.

 Le Contrôle de soi : SEIGYO :

Cela doit être la qualité essentielle de toute ceinture noire. Il représente la possibilité de maîtriser nos sentiments, nos pulsions et de contrôler notre instinct. C’est l’un des principaux objectifs de la pratique du karaté-do, car il conditionne notre efficacité.

Les 20 préceptes laissés par Maître Gichin FUNAKOSHI

C’est pour guider les élèves vers une meilleure perception spirituelle des arts martiaux que Maître Gichin FUNAKOSHI a élaboré le NIJUKUN, les 20 préceptes du KARATE DO

1 – KARATEDO WA REI NI HAJIMARI, REI NI OWARU KOTO WO WASURU NA.

N’oublie pas que le karaté commence dans le respect et finit dans le respect.

2 – KARATE NI SENTE NASHI

Pas de première attaque en karaté.

3 – KARATE WA GI NO TASUKE

Le karaté est l’instrument de la justice.

4 – MAZU JIKO WO SHIRE, SHIKASHITE TA WO SHIRE

Connais-toi d’abord toi-même, puis connais les autres.

5 – GIJUTSU YORI SHINJUTSU

L’esprit plus que la technique.

6 – KOJORO WA HANNATA NI KOTO WO YOSU

Libère et garde détaché ton esprit.

7 – WAZAWAI WA KETEI NI SHO ZU

La malchance provient de la négligence.

8 – DOJO NOMI NO KARATE TO OMOU NA

Ne pense pas que le karaté est seulement au dojo.

9 – KARATE NO JUGYO WA ISSHO DE ARU

L’entraînement en karaté dure la vie entière.

10 – ARAYURU MONO WO KARATE KASEYO, SOKO NI MYO-MI ARI

Pense toutes choses de la vie au travers du karaté, là est la subtilité cachée.

11 – KARATE WA YU NOGOTOSHI TAEZU NETSUDO WO ATAEZAREBA MOTO NO MIZU NI KAERU

Le karaté est comme l’eau bouillante, qui redevient froide si vous ne lui apportez pas continuellement de la chaleur.

12 – KATSU KANGAE WA MOTSU NA, MAKENU KANGAE WA HITSUYO

Ne pense pas à gagner, pense à ne surtout pas perdre.

13 – TEKI NI YOTTE TENKA SEYO

Change en fonction de ton adversaire.

14 – IKUSA WA KYO-JUTSU NO SOJU IKAN NI ARI

Dans le combat, la stratégie réside à distinguer les ouvertures des points invulnérables.

15 – HITO NO TEASHI WO KEN TO OMOE

Pense aux bras et aux jambes humains comme à des sabres.

16 – DANSHI MON WO IZUREBA, HYAKUMAN NO TEKI ARI

Passé votre foyer, 1 million d’ennemis attendent.

17 – KAMAE WA SHOSHINSHA NI ATO WA SHIZENTAI

Le novice s’astreint à la posture de garde formelle, la posture naturelle viendra plus tard.

18 – KATA WA TADASHIKU, JISSEN WA BETSUMONO

Le kata doit être exécuté strictement, en combat c’est une autre chose.

19 – CHIKARA NO KYOJAKU, TAI NO SHINSHUKU, WAZA NO KANKYU WO WASURERU NA

N’oublie pas de moduler la puissance de la force, l’élasticité du corps et la vitesse relative des techniques.

20 – TSUNE NI SHINEN KUFU SEYO.

Penses-y tout le temps et suis ces préceptes au quotidien.